Escapardenne Eislek Trail, 20 mars 2021.
Un temps radieux mais frais m’encourage à planifier l’Escapardenne Eislek trail, ce samedi 20/03. On m’en a dit beaucoup de bien. Cette trace de 106 kms relie Kautenbach à La Roche en Ardennes (et inversement). 53 kms au Grand-Duché et 53 en Belgique pour ne pas faire de jaloux.
Le départ à 7h15 du pittoresque village de Kautenbach, niché dans la vallée de la Clerve, est déjà bien rude. Cette première ascension à 10% de moyenne nous fait déjà prendre 145m de dénivelé positif. Au total, ce sont quelques 3600m de d+ que nous devrons grimper. La première étape jusque Clervaux est faite principalement de single tracks en montée ou en descente. Les panoramas sur tous les petits villages longeant la Clerve et l’Irbich sont magnifiques.
L’arrivée sur Clervaux et la vue sur sa magnifique abbaye clôture cette première étape.
23kms et déjà 1059 m de dénivelé dans les jambes, je repars en direction du nord. Direction Troisvierges sur un magnifique petit single surplombant la voie ferrée.
A partir de là, et en descendant de l’épave de l’avion britannique de la deuxième guerre mondiale, c’est la rivière Woltz qui va nous accompagner, probablement la plus belle. Certains méandres au milieu de prairies sauvages sont époustouflants, c’est une invitation à un pique-nique en famille.
Nous passons au sud de Troisvierges pour redescendre directement vers le couvent de Cinqfontaine et son monument Auschwitz. Un petit ravito et ça repart. On prend plein Ouest, direction le moulin d’Asselborn. L’endroit est propice à la détente, au repos et aux balades. On longe la Trëtterbaach. Peu avant Hofflet, dernière étape Luxembourgeoise, la nature a repris ses droits. Impossible de passer sans se mouiller les pieds (en tout cas à cette période). En effet, une famille de castor a élu domicile dans le l’étang voisin le faisant déborder sur le chemin. N’essayez pas, ce ne passe pas…. ?
Après Hofflet, le canal Meuse-Moselle et son eau transparente (brochets ?) nous conduit tout droit vers la frontière. Nous sommes à mi-parcours. Il est 12h45.
Gardez des forces est primordial car même si la descente sur Houffalize en passant par les hameaux de Buret et Tavigny est rapide, la suite du parcours est technique et accidentée.
Juste après le bivouac des Blancs Bois (endroit génial pour faire un BBQ en groupe), la descente escarpée nous mène directement sur les bords de l’Ourthe Orientale que l’on ne va plus quitter jusqu’au lac de Nisramont.
La traversée d’Houffalize est revigorante (enfin de la civilisation) et le début de la côte de Saint-Roch (bien connue des cyclistes) est raide. Direction le viaduc de l’E25 et la longue et progressive montée sur Bonnerue.
Après cela, plus aucun kilomètre n’est facile mais on en prend plein la vue…. Direction les berges exposées au soleil du lac de Nisramont. C’est grandiose. A gauche, le lac, à droite des talus remplis de jonquilles et en face, un chemin à la fois accidenté et technique. Le bonheur du traileur.
On y croise d’ailleurs une floppée de randonneurs, pas toujours bien équipés, qui demandent si le chemin pour le barrage est encore long. (Pour le grand public : le tour du lac de Nisramont est une rando difficile pour un public averti).
Arrivé au barrage, on poursuit le chemin sur les bords de l’Ourthe avant de remonter sèchement sur Ollomont. La lumière de fin de journée donne un cachet mystique à cet endroit.
Ollomont et ses immenses propriétés (celle sur la droite avec les trophées de cerfs est particulièrement imposante) est un charmant hameau du village de Nadrin, surplombant notre futur terrain de jeu : Le Hérou.
Le Hérou après 86kms, c’est dur. Très dur même. Il faut avoir gardé des forces. L’endroit est de toute beauté, exigeant, il faut le mériter le Hérou. Chaque kilomètre épuise. Entre les murs et les descentes cassantes, les seuls moments de plats sont jonchés de racines et de pierres. Le niveau de l’Ourthe à cette période nous oblige à remonter plus haut, en dévers. Cette partie de 10 kms jusque Bérisménil vous prendra au minimum 1h45. Les points de vue sur la vallée sont hallucinants.
Passé Bérisménil, le soleil se couche au loin, il est temps de mettre la frontale. La descente sur Maboge est rapide. La remontée sur Borzée un peu moins. A droite en montant, vous pourrez admirer trois étangs abritant chacun une famille de castors. Les traces de leur passage dans le talus d’en face montrent une activité incessante.
Au-dessus de Borzée, on en a fini avec le dénivelé positif. Il ne reste qu’une descente rapide mais technique sur l’entrée de La Roche que vous aborderez via la corniche.
L’arrivée se fait via la passerelle dans le parc « rue Rompré ». 12h37 d’effort pour un bonheur intense.
Que cela soit en défi sportif ou en rando, je vous conseille cette fabuleuse trace à deux pas de chez nous.